Dans cet épisode, nous nous posons la question du rôle de la monnaie dans une économie capitaliste. Pour cela, nous comparons le fonctionnement de deux économies en apparence identique, à ceci près que la première fonctionne sans monnaie, comme une économie de troc, et la seconde est monétaire. Nous nous apercevons alors que le caractère monétaire ou non d’une économie modifie radicalement ses propriétés. La détermination des profits sera ainsi très différente dans ces deux économies, les relations de causalité entre dépôts et crédits, épargne et investissement s’inversent, une crise de surproduction est possible dans un cas mais pas dans l’autre, et le chômage peut également avoir des origines très différentes, et même opposées, selon que l’on considère une économie monétaire ou non.
Les propriétés de l’économie de troc recouvrent celles de la théorie économique standard (théorie néoclassique) qui s’est historiquement construite sans prendre en considération la monnaie, celle-ci étant considérée comme neutre sur l’économie. Les propriétés de l’économie monétaire rappellent quant à elles celles des modèles postkeynésiens, bien moins connus, et qui trouvent leurs origines dans les travaux et écrits de Keynes, qui affirmait dans son ouvrage le plus célèbre (la théorie générale de l’emploi de l’intérêt et de la monnaie) que « lorsqu’on s’attaque à la recherche des facteurs qui déterminent les volumes globaux de la production et de l’emploi, la Théorie complète d’une Economie Monétaire devient indispensable » (1936, p. 297).
Pour approfondir le fonctionnement d’une économie monétaire, vous pouvez lire le livre de Laurent Cordonnier, maître de conférences à l’Université de Lille, « L’économie des Toambapiks » qui présente à partir d’une « fable » la loi des profits de Kalecki dont nous parlons dans la vidéo. Le livre se lit très facilement.