Le PIB fait l’objet de critiques régulières. En avril dernier, le Parlement a voté, sur la proposition de la députée Eva Sas (EELV), une loi prévoyant que des indicateurs alternatifs au PIB guident les politiques publiques. Mais le choix de ces indicateurs alternatifs soulève un certain nombre de questions. Par Géraldine Thiry (Université de Louvain, Forum pour d’autres indicateurs de richesse) et Adeline Guéret (étudiante à l’ENSAE, stagiaire à l’Institut Veblen).
Le gouvernement français publie cette année, parallèlement au dépôt du projet de loi de finances, un rapport présentant " l’évolution, sur les années passées, de nouveaux indicateurs de richesse, tels que les indicateurs d’inégalités, de qualité de vie et de développement durable « . Cette publication fait suite à l’adoption définitive au Parlement, en avril 2015, de la proposition de loi visant à prendre en compte de nouveaux indicateurs de richesse dans la définition de politiques publiques. L’article unique de cette loi prévoit " une évaluation qualitative ou quantitative de l’impact des principales réformes engagées l’année précédente et envisagées pour l’année suivante, notamment dans le cadre des lois de finances, au regard de ces indicateurs et de l’évolution du produit intérieur brut « . Cette loi marque constitue donc une première étape dans la remise en cause de la centralité du PIB (produit intérieur brut), comme indicateur central du progrès de notre société. Comme l’explique la vice-présidente de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, la députée de l’Essonne, Eva SAS, à l’origine de cette loi, il est nécessaire de " renouveler la pensée économique " parce que nous sommes entrés " dans une période post-croissance qui nous impose de commencer à réfléchir autrement " (…) " Il faut remettre du long-terme dans les politiques publiques et prendre en compte ce qu’on lègue aux générations futures « . En consacrant son rapport annuel 2015 à la question des nouveaux indicateurs, l’Idies s’inscrit pleinement dans le cadre des missions qu’elle s’est donné depuis son origine : agir pour que soient réunies les conditions nécessaires pour que tous les citoyens puissent accéder à une information économique et sociale de qualité. Le choix des indicateurs rendant compte de l’état de notre économie et de notre société a une dimension technique. Mais il est surtout profondément politique. Il ne peut donc être laissé aux seuls experts et doit au contraire être placée au coeur de la délibération démocratique. C’est toute l’ambition de ce rapport que d’y contribuer.
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